A propos du pâle jardin ou de ce qui aurait dû être un massif blanc (1)
Dans ma tête d'apprentie jardinière et dans celles d'un bon nombre de jardinières tout court, un massif blanc est aussi mythique que la quête de la rose noire.C'est un sujet que j'avais abordé ici et là au cours de mes divagations et digressions jardinières et qui pouvait ressembler à la fameuse Arlésienne que l'on ne voit jamais. Et parce que je ne suis pas Vita Sackville-West que je n'habite pas le célèbre Sissinghurst Castle, et que je n'ai pas le talent de Marie "Je suis au jardin", j'ai retourné et retourné le problème cent fois et en ai conclu que je n'y arriverai pas.
Avec Armelle du blog Vert d'ô lors de son passage en août 2014 on en avait parlé et elle m'avait suggéré comme le point de départ du massif était un lilas blanc, de planter dessous au fur et à mesure des plantounes blanches, ce que j'ai tenté de faire au début.Oui, mais avec ce satané foutu lilas que j'adore au demeurant, pas moyen de planter autre chose que des bulbes et de semer des graines de cosmos tellement il drageonne de partout, vous parlez d'un résultat. C'est alors qu'une idée jaillit de ma pauvre tête (remarquez je n'en suis pas encore à l'illumination) en regardant cette photo là !
Euréka ! Les vieux pommiers seraient mes piliers de lumière !
Et c'est ainsi que le projet d'un massif blanc devînt celui du petit jardin presque blanc, que j'appelerai le Pâle garden !
Et pourquoi presque blanc, parce qu'il y a des blancs (rosés, bleutés,ivoire, crème, argent...) et que dans ce pâle garden sont plantés depuis des lustres en limite de champ deux weigélias à floraison rose relativement hauts et que je n'ai pas la force d'arracher.Çà c'est la première raison, la seconde, c'est que parfois le blanc pur du moins demande de la rigueur, des petites bordures à la française et que du coup il en devient froid même si cela est très beau.Et ce jardin-là pour "coller au reste" doit rester rustique et bucolique, un jardin de campagne mais avec un zeste de romantisme et une pincée de sauvageonnes.
Voyons voir un peu de quoi cet endroit là à l'air :
En hiver il y a deux ans alors que la souche de feu l'eucalyptus était encore là
De pas grand chose il a l'air vous en conviendrez ! en premier plan le fameux lilas blanc, à l'arrière les fameux pommiers vieux de chez vieux, torturés et noueux voire ridicules, il va falloir enjoliver tout cela , il y a du travail, de délierrage sur les arbres et au sol, de déssouchage, d'arrachage d'horreurs invasives dont je ne connais pas le nom en dehors de l'oxalis, ce que j'ai fait tout l'automne et recommencé ce printemps car les vilaines reviennent! Et à ce jour il me reste pour cet automne encore un pommier à délierrer et un massif à faire autour !
déssouchage d'une vieille haie, peut-être un petit chemin d'agapanthes blanches futur à voir !
Ici vous voyez toute la partie droite du petit jardin pâle, au premier plan c'est le massif Trévaré en hiver il y a au moins deux ans aussi
Entre le cornus en bordure de champ et le lilas blanc central, la souche d'eucalyptus a été enlevée.
Voici, vu du 1er étage du cottage à quoi ressemble actuellement ce petit jardin d'environ une centaine de mètres carrés en devenir !
J'ai marqué l'entrée avec un semblant de petit escalier à revoir ! et deux potées de sédum spectabile hardust et la sortie EST, plus loin à gauche de deux autres poteries identiques plantées d'agapanthes cet été, mais je les planterai en terre au printemps ! Sur cette aire, la vue est splendide et je veux la garder au maximum c'est pourquoi les plantations en limites de champ à venir ne seront pas plus hautes qu'1,50m à 2m et les weigelias garderont une taille en transparence pour la même raison
Alors pour le moment dans ce petit jardin à l'intérieur du grand qu'y a t'il donc ?
Un tout jeune thalictrum delavayi
un hydrangea soeur Thérèse dont je ne verrai la 1re floraison que l'an prochain, un muflier, le ravissant aster divaricatus, le tout devant l'un des weigelias au pied duquel j'ai planté un bébé de clématite Guenersey cream. Je compte sur elle pour apporter la touche blanche au weigelia ! et de l'autre côté un genêt blanc précoce pour le printemps, un hydrangea paniculata bébé, candelight, pour le moment. D'autres hydrangeas arriveront par la suite.
Au pied d'un pommier
Anaphalis, une tite bouture de Nikki et une lysimaque ciliata
Près du lilas central
Un jeune cletra à floraison estivale blanc crème
Une véronique arbustive salicifolia, adorable de légèreté
Près d'un autre pommier le plus chargé en pommes ! un ensemble de jeunes plants à l'allure champêtre et sauvageonne, suscicella frosted pearl, polemonium, scabieuse ivoire, penstemons, gillenia triofiolata ...
A l'arrière du lilas et devant le cornus
Mon petit bijou le tout jeune hydrangea great tsar le vastérival
Un virburnum watanabée
Un jeune virburnum au feuillage pourpre dont je n'ai encore pas vu de floraison et un petit nandina sur le milieu gauche
Près du 3e pilier de pommier le plus ridicule, il n'a plus qu'une branche tel un jet d'eau ! j'ai planté un délicat arbuste au feuillage argenté et minuscules fleurettes, hélas je ne me souviens plus du nom, je l'aime beaucoup, et à ses côtés, quelques autres feuillages argentés, tanacetum, cinéraire, armoises, lavande ....
En avant du lilas, un minuscule massif avec une primula, un convolvulus, un petit arbuste à feuillage pourpre,
Et sur le côté en bordure du petit ruisseau d'iris
Tout près du
beau Lichfield angel
Des roses il y en aura d'autres au pale garden, déjà deux petites boutures sans nom fleurissent deux pieds de pommiers mais d'autres viendront, une petite commande est en route. Dès que possible,
Je vous dévoile la cerise sur le gâteau de ce p'tit jardin presque blanc dans le grand jardin de cottage.
Enfin pour la touche de rêve
Flotte sur le jardin l'âme ou le fantôme de
la belle Catherine Earnshaw à l'opposé du massif Heathcliff
et
tourne sous les hauts des hurlevents, un accroche rêve à qui l'on prête aussi le pouvoir d'éloigner le mauvais oeil
Bye for now comme dit notre amie jardinière Judith de Magical Garden